Écrivaine| animatrice d'ateliers d'écriture | rédactrice/correctrice /lectrice/chroniqueuse littéraire et biographe.
Ecrire en atelier d’écriture : pourquoi aime-t-on ?
Ecrire en atelier d’écriture : pourquoi aime-t-on ?
Nous prenons plaisir à écrire en atelier d’écriture car nous travaillons notre relation aux autres pour appréhender le réel. Nous nous exprimons et nous lisons.
Lire un grand plaisir !
Une route s’ouvre à toute personne qui est tentée par l’écriture. Une route aux multiples voies éclairées et motivées par différents désirs, envahie de doutes et de résistances, de conquêtes et de plaisirs. Une route qui permet de fixer ses pensées et de laisser une trace de soi parmi les autres et dans notre société.
Dans la traversée de ce nouveau monde, « la parole est éveil et appel au dépassement [1]» et de nombreuses rencontres jalonnent le parcours. C’est une balade à travers l’inconnu et le rêve. Un voyage qui demande courage, travail et sacrifices, la route étant longue et les frontières difficiles à franchir.
La personne qui se rend à un atelier d’écriture souhaite-t-elle emprunter une telle route ? Que désire-t-elle trouver en cheminant entre lecture et écriture, parmi d’autres passagers, inconnus ou pas, qui ont pris la même direction ?
Selon Alain André, président de l’association Aleph, « l’atelier vise au-delà de l’expression, à accroître la conscience de sa propre existence et à affirmer un rapport personnel à l’écriture [2] ». Pour Hubert Haddad, « le public est en attente d’un savoir et d’un simple droit de passage. Un atelier d’écriture sert à ranimer les circuits vitaux entre langage et enseignement, parole et imaginaire [3] ».
La personne fréquentant un atelier cherche aussi probablement à retrouver le goût de lire et d’écrire tout en découvrant des écrivains et espère pénétrer le territoire de la fiction, territoire qui l’attire pour ses versants mystérieux et merveilleux à la fois. Pour être un peu, comme son grand frère l’écrivain, un marchand de rêves, un magicien, un passeur de mots ou d’idées.
Un animateur d’atelier d’écriture ne peut ignorer toutes ces motivations plus ou moins clairement exposées et en fonction de son public, Il pourra établir une sorte de contrat dans lequel correspondront les aspirations de chacun et la vocation de son atelier.
Comme Yoko Ogawa, il me semble que « Le cœur de l’homme est toujours plein d’histoires [4]» et que le territoire de l’imaginaire humain est vaste et plein de ressources.
A l’animateur de stimuler la créativité des participants de son atelier, de proposer des « ouvertures » novatrices, de varier les thèmes et les angles d’approche, de diversifier les formes, de donner à découvrir, à lire, à toucher, à feuilleter.
De donner à vivre des situations inédites enrichissant les voies d’accès à l’écriture et favorisant un climat de création au sein de l’atelier.
A l’animateur d’énoncer la liberté de parler de soi ou d’inventer, quel que soit la consigne d’écriture : qu’elle soit de nature autobiographique ou fasse appel à l’imagination.
« Pour que chacun parte à la recherche de la saveur [5] »
et pour que surgisse une petite voix insoupçonnée qui guide leur main, irrésistiblement.
[1] Julien GRACQ, En lisant, en écrivant, José CORTI, 1988, pp. 61-62.
[2] Les 12 principes organisant les ateliers d’écriture proposés par Aleph (principe 10 et 12), site Internet d’Aleph écriture, 08/11/2002.
[3] Hubert HADDAD, Théorie de l’espoir : à propos des ateliers d’écriture, Dumerchez, 2001.
4 Yoko OGAWA, Rites et révolutions, Que veulent les jeunes écrivains ? in Revue des deux mondes, La Table ronde, 1999.
Si vous adhérer à mon projet de créer un atelier d’écriture en ligne et que vous souhaitez vous y inscrire (proposition n° 1) ou former un groupe sur Montpellier, vous pouvez remplir le questionnaire suivant :