Le départ de Julia
La porte d’accès du pavillon familial claqua si fort que des dizaines de miettes de plâtre se répandirent sur le sol de la cuisine.
C’était Julia.
Sans s’en préoccuper, elle grimpa à l’étage, entra dans sa chambre, s’accroupit au pied de son lit et tira vers elle un sac de sport poussiéreux. Elle y entassa chemises, pulls et pantalons et, dans la salle de bains, tous ses flacons, serviettes et gants. Revint dans sa chambre et choisit quelques livres posés sur son bureau.
Un bruit léger de pas au rez-de-chaussée l’arrêta net dans ses gestes. Il était dix-neuf heures. À cette heure-là, c’était sa mère, son père n’arrivait qu’à dix-neuf heures trente.
L’heure des adieux était imminente. Une heure qu’elle avait souhaitée durant des années et prévue depuis des jours. Elle avait souvent imaginé la discussion qu’elles auraient toutes les deux, sa mère et elle. Elle ne devait pas fléchir ou manquer de fermeté, sa décision était prise. Elle devait aller jusqu’au bout.
Elle avait dix-huit ans et était en âge de court-circuiter la famille.
Il était grand temps pour elle de s’en aller.
Tout à coup, elle entendit son pas lourd dans les escaliers.
Qu’allait-elle lui dire ? Et comment ?
Elle ne se sentit pas prête à l’affronter.
Prise de panique, elle se glissa sous son lit.
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