La porte d’accès du pavillon familial claqua si fort que des dizaines de miettes de plâtre se répandirent sur le sol de la cuisine. C’était Julia. Sans s’en préoccuper, elle grimpa à l’étage, entra dans sa chambre, s’accroupit au pied de son lit et tira vers elle un sac de sport poussiéreux. Elle y entassa chemises, pulls et pantalons et, dans la salle de bains, tous ses flacons, serviettes et gants. Revint dans sa chambre et choisit quelques livres posés sur son bureau. Un bruit léger de pas au rez-de-chaussée l’arrêta net dans ses gestes. Il était dix-neuf heures. À cette heure-là, c’était sa mère, son père n’arrivait qu’à dix-neuf heures trente.
L’heure des adieux était imminente. Une heure qu’elle avait souhaitée durant des années et prévue depuis des jours. Elle avait souvent imaginé la discussion qu’elles auraient toutes les deux, sa mère et elle. Elle ne devait pas fléchir ou manquer de fermeté, sa décision était prise. Elle devait aller jusqu’au bout. Elle avait dix-huit ans et était en âge de court-circuiter la famille.
Il était grand temps pour elle de s’en aller. Tout à coup, elle entendit son pas lourd dans les escaliers. Qu’allait-elle lui dire ? Et comment ? Elle ne se sentit pas prête à l’affronter. Prise de panique, elle se glissa sous son lit.
La Gazette de Frontignan (Musc’artiers) a rencontré Béatrice Monge d’abord virtuellement, sur sa page Facebook (Béatrice Mge auteure) puis sur le site « Groupe Aile et Envol« , avant de s’apercevoir qu’adhérente à l’association frontignanaise des « Auteurs au Soleil», elle se retrouvait cet été aux côtés des autres auteurs sur le marché de Frontignan pour proposer son livre.
Sur le marché de Frontignan le samedi matin.
Première rencontre en « présentiel » (!), premières photos, lecture de son livre « La vie cachée de Mina M » puis proposition qui lui a été faite de participer au Musc’art en ligne par le biais d’un petit questionnaire, destiné à la faire plus largement connaître auprès du grand public.
C’est bien volontiers que Béatrice a répondu à nos questions, lesquelles apporteront, nous l’espérons, un éclairage supplémentaire sur cette écrivaine passionnée qui vient enrichir la vie culturelle frontignanaise et de la région.
1) Pouvez-vous, en guise de présentation, faire un petit résumé de votre parcours « géographique », professionnel et artistico-culturel..
J’habite dans la région de Montpellier depuis que je suis jeune femme. Rapidement, je fus recrutée dans la Librairie Sauramps en tant qu’employée. Quelques années plus tard, j’ai obtenu le DU d’animatrice d’ateliers d’écriture. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à écrire mes deux romans et un récit de voyage dans le grand erg oriental.
Mon roman se trouve en quelques exemplaires dans la librairie Sauramps de Montpellier (plus que deux exemplaires).
En parallèle, j’avais créé une association « d’Incitation à La Lecture et à l’Ecriture » pour laquelle j’animais de très nombreux ateliers pour enfants et adultes.
Cela en plus de mes emplois de référente pour des structures de soutien scolaire. Puis, je fus directrice, statut cadre, d’une importante association de soutien scolaire et cours particuliers. Après mon licenciement économique, j’ai repris mes activités de coordinatrice scolaire et ai donné des cours de français jusqu’au bac pour des organismes de cours particuliers.
Enfin, j’ai décidé de retravailler mes romans pour les publier. Une manière pour moi de revenir à mes premières amours, à savoir l’expression écrite et la littérature.
2) Quand et pourquoi avez-vous déclenché l’acte d’écrire? J’écris depuis l’âge de trente-deux ans. Très vite s’est développée en moi cette passion, surtout au cours de ma formation en tant qu’animatrice et lors de mes nombreux ateliers d’écriture.
3) Parlez-nous de la genèse de votre premier livre. Loin de moi l’idée de glisser sur mon nez les lunettes de Freud et d’analyser plus particulièrement ce qui s’est passé durant sa genèse. Les éléments du vécu, les rencontres, les émotions, les sensations et les fantasmes inconscients et conscients nous stimulent. On rattache le tout à un îlot de fiction, et nous voilà en train de construire notre roman.
4) Pourriez-vous nous éclairer un peu sur le thème de votre second livre?
Dans « Le pouvoir de la bague », Julia, jeune fille désinvolte et intelligente a 18 ans. Elle quitte le domicile familial parisien pour s’émanciper et vivre avec sa meilleure amie Audrey. Sa mère, femme de 43 ans, hypersensible et guérisseuse, lui confie une bague en lui affirmant qu’elle a des pouvoirs qui développeront chez elle des perceptions extra-sensorielles précieuses.
Dans ce roman initiatique et quelquefois drôle, les personnages ont soif de liberté, tout en éprouvant le besoin d’exister et de définir des objectifs dans leur vie.
Composition florale et roman « Le pouvoir de la bague » pour lire au chaud chez soi. Un bon divertissement tout en se cultivant : références littéraires (Baudelaire, Pessoa, Prévert) et une petite analyse de « Chacun sa chimère ».
5) En quoi consistent toutes vos activités destinées à communiquer avec votre public (salons, présences publiques…)?
Cet été, j’ai pu participer à deux speed dating avec « la librairie le Prose » et à des marchés à Vic la Gardiole et Frontignan. Ce fut pour moi une belle manière de me confronter au public et de tenter de me faire connaître. J’espère avoir l’occasion de renouveler ces expériences l’été prochain. Je n’ai pas encore eu la possibilité de faire des salons, car ils ont tous été annulés.
La couverture de mon récit de voyage dans le Grand Erg oriental.
Je vous propose ici de découvrir mon second roman : Le pouvoir de la bague.
Julia, jeune fille à peine majeur, décide de quitter le domicile familial de la banlieue parisienne pour fuir les reproches de son père. Sa mère, femme aux multiples talents dont celui de la guérison, lui confie une bague en lui affirmant qu’elle a des pouvoirs qui développeront chez elle des perceptions extra-sensorielles.
Les deux femmes, entourées de nombreux personnages, dont Audrey l’amie de Julia, une véritable écorchée de la vie et Sergio le mari bipolaire, tentent chacune de trouver un sens à leur vie et de surmonter leurs épreuves de manière positive.
Mais, malgré le pouvoir de la bague, rien ne se passe pour elles comme prévu. Différentes péripéties, parfois violentes, parfois cocasses, romantiques ou sensuelles, jalonnent leur parcours et embrouillent leur quête spirituelle.
Dans ce roman littéraire, initiatique et déjanté, les personnages ont soif de liberté tout en éprouvant le besoin d’exister et de définir des objectifs dans leur vie.
L’histoire se déroule entièrement dans des décors parisiens et l’amour des livres et du métier de libraire est primordial pour Julia, le personnage principal.
Lecture : DANS LES RUES DE PARIS. Extrait : LE POUVOIR DE LA BAGUE. Chapitre : les malheurs d’Audrey. Déambulation de Julia dans les rues de Paris et chez les bouquinistes. https://www.youtube.com/watch?v=Vi3JqDyHoj0
Bon thriller sur un sujet actuel et brûlant de Jean-Claude Michot !
Gagné en e-book lors d’un concours lancé par l’auteur sur Twitter, j’ai accepté de lire ce thriller et de lui donner mon avis.
Je viens d’en terminer la lecture et j’en suis ravie.
Jean-Claude Michot est un écrivain de Lyon. Nom de code : C-19 est son dixième roman et cela se ressent car il sait mettre de la tension dans un thriller.
Tout commence avec une clé USB oubliée dans un taxi. Clé qu’un jeune homme subtilise par curiosité.
Pour écrire son histoire, M. Michot s’est inspiré des événements que nous avons tous vécus au début de la pandémie. On peut dire que l’angle choisi par cet auteur pour nous narrer sa vision « complotiste » de l’arrivée du virus dans le monde est assez pertinente.
Moi qui ne suis pas une adepte de ce genre, je l’ai lu en deux jours. L’histoire est bien menée, il n’y a pas de temps mort et l’écriture est précise. Malgré ce scénario avec des méchants qui paraissent intraitables, certains ont une humanité, ce qui apporte un peu de chaleur supplémentaire à cette histoire.
J’ai pris du plaisir à retrouver les personnages et à les suivre dans leur périple. J’avais envie de connaître la suite chaque fois que j’en arrêtais la lecture et à mes yeux, c’est cela qui compte.