Les sens ne sont-ils pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances ?

Méthodologie de l’explication de texte : qu’est-ce qu’expliquer un texte ?

Expliquer, c’est dire l’essentiel, dire « en peu de mots » Expliquer, c’est expliciter, analyser. Expliquer, c’est différencier, opposer, discuter.

Philosophie : l’explication de texte en série technologique

Les sens ne sont-ils pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances ?

Méthodologie de l’explication de texte : qu’est-ce qu’expliquer un texte ?

Expliquer, c’est dire l’essentiel, dire « en peu de mots » Expliquer, c’est expliciter, analyser. Expliquer, c’est différencier, opposer, discuter.

Les questions ne sont pas indépendantes les unes des autres, mais il faut respecter leur ordre pour y répondre. Il est important de distinguer, dans un premier temps, la recherche de la compréhension du texte et la rédaction de son explication : la recherche du sens du texte nécessite qu’on le lise et qu’on le relise jusqu’à ce qu’on le « possède »

Dans votre travail préparatoire, pensez à définir précisément ce que désigne « une vérité particulière », d’« une vérité générale », et ce que signifie « universel ». Distinguez bien les deux adjectifs « nécessaire » et « suffisant ».

La question 2 demande d’expliquer des expressions, des phrases, c’est-à-dire de les rendre claires, de les faire comprendre au lecteur alors même qu’elles peuvent paraître obscures ou au contraire trop évidentes. Les expressions ou phrases ainsi choisies le sont pour leur importance dans le texte et le fait d’éclaircir leur sens permet de mieux comprendre le texte dans son ensemble. Il faut donc préciser leur rapport à l’idée générale et à l’organisation du passage.

La question 3 correspond à une petite dissertation, elle obéit donc aux mêmes règles  ; il s’agit ici de dépasser tout ce qui relève de l’opinion individuelle et de mener une réflexion personnelle à partir de l’énoncé d’un problème sous-jacent à la question posée, en confrontant les différents points de vue que l’on ne peut adopter sur le texte.

La troisième question correspond à la troisième fonction de toute explication : « La dernière question, en proposant la discussion d’une idée centrale du texte, devra permettre au candidat d’en préciser la signification et de faire apparaître le problème dont il est question ». Dans ces conditions,  la réponse à la troisième question est, en un sens, une dissertation (une dissertation particulière : guidée en partie par le texte à expliquer), mais c’est en même temps et avant tout une explication du texte, le moment culminant et le plus synthétique de l’explication de texte.

Dans la mesure où cette dissertation doit constituer encore un moyen d’expliquer le texte (ce qui a été commencé par la réponse aux questions 1 et 2), il faut que ce soit avant tout un examen du texte. Nulle difficulté à cela, puisqu’une dissertation revient toujours à l’exposition et à la discussion d’une idée et que la question qui vous est posée propose précisément la discussion de l’idée principale du texte ; il suffit donc de l’exposer à nouveau, de façon aussi claire, précise, analysée, argumentée, que possible, en la justifiant  à la manière dont elle l’est dans le texte. C’est la base de votre dissertation-examen du texte.


Cours de francais et de philosophie à distance
Leibniz

Expliquez le texte suivant de Leibniz :

« Les sens, quoique nécessaires pour toutes nos connaissances actuelles, ne sont point suffisants pour nous les donner toutes, puisque les sens ne donnent jamais que des exemples, c’est-à-dire des vérités particulières ou individuelles. Or tous les exemples qui confirment une vérité générale, de quelque nombre qu’ils soient, ne suffisent pas pour établir la nécessité universelle de cette même vérité, car il ne suit point que ce qui est arrivé arrivera de même (…) D’où il paraît que les vérités nécessaires, telles qu’on les trouve dans les mathématiques pures et particulièrement dans l’arithmétique et dans la géométrie, doivent avoir des principes dont la preuve ne dépende point des exemples, ni par conséquence des témoignages des sens, quoique sans les sens on ne se serait jamais avisé d’y penser. »

Leibniz Préface aux Nouveaux essais sur l’entendement humain. »

 

Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié dans son ensemble.

Questions :

  • Dégagez l’idée principale du texte.

L’idée principale de la préface des « nouveaux essais sur l’entendement humain, IV, chapitre 2″ de Leibniz, essais qui furent publiés en 1765 après le décès de Leibniz, dialogue entre deux personnages : Théophile et Philalèthe, est une démonstration qui sert d’argumentaire  à Leibniz pour contrer le philosophe anglais Locke et sa théorie de l’empirisme en Sciences, sur le fait de considérer que « toutes les vérités dépendent de l’expérience, c’est-à-dire de l’induction et des exemples, ou s’il y en a qui ont un autre fondement ».

Autrement dit, Leibniz y défend la thèse selon laquelle les sens sont nécessaires, c’est-à-dire fondamentaux, mais non suffisants ou acceptables, pour élaborer une connaissance vraie. Il entend ainsi montrer que la vérité dépend d’un raisonnement à même de faire la distinction entre le nécessaire et le contingent des informations sensorielles.

La préface des « nouveaux essais sur l’entendement humain, IV, chapitre 2″ de Leibniz, traite donc du fondement de la connaissance.

  • Quelles sont les différentes étapes de son argumentation ?

Pour Leibniz, philosophe et mathématicien allemand, les diverses fonctions de notre sensibilité telles que l’ouïe et la vue, qui nous mettent en présence et en relation directe avec les réalités du monde sont essentielles pour une bonne représentation  privée et personnelle, mais cette fonction, qui n’apporte que des modèles, n’est que partielle et ainsi n’est pas exacte. Les sens seraient  donc loin d’être suffisants puisqu’ils n’apporteraient que des vérités spécifiques et non des vérités constantes et essentielles.

Ainsi, les sens ne peuvent pas nous donner de preuve générale sur les phénomènes, car il peut toujours y avoir un contre-exemple. Si on voit beaucoup de moutons beiges, on ne doit pas en déduire que tous les moutons sont beiges, car un jour on peut tomber sur un mouton noir, ce qui ruine notre « théorie ».

D’autre part, l’homme qui voudrait étudier le mouvement de la nature peut-il se fier à ses sens, à sa vue  ? Très vite il va rencontrer les limites de ses sens : en effet tous les jours, je peux voir le soleil se coucher à l’ouest et pourtant je sais que mes sens me trompent, je sais par les connaissances que j’ai apprises que ce qui m’apparaît être un mouvement du soleil est une illusion. Ce qui se passe c’est un mouvement coordonné de planètes qui me donne l’impression que le soleil se couche à l’ouest pour revenir le matin à l’est alors que la terre tourne sur elle-même dans un mouvement qui ne m’est pas perceptible mais que les mathématiques peuvent me révéler. Je suis donc trompé deux fois par mes sens (par la vue et par les sensations cénesthésiques qui ne me permettent pas de percevoir le mouvement de la terre).

Par la suite, l’auteur poursuit son argumentaire  en écrivant :« Or tous les exemples qui confirment une vérité générale, de quelque nombre qu’ils soient, ne suffisent pas pour établir la nécessité universelle de cette même vérité, car il ne suit point que ce qui est arrivé et arrivera de même. ». Dans la première partie de la phrase, Leibniz démontre que la plupart des exemples qui sont portés à notre connaissance, quel que soient leur quantité,  garantissent une certitude  juste et forte, mais  ne permettent pas d’attester de sa pleine et entière exactitude . Il le justifie par l’impossibilité d’avoir la conviction qu’un événement advenu d’une certaine manière surviendra toujours de cette manière. Cela signifie qu’un événement observé une fois ou même plusieurs fois ne certifie pas de se reproduire à chaque fois. Même avec une accumulation d’exemples , on n’aura guère d’autres connaissances que celle de la probabilité d’un événement à se reproduire.

Nous pouvons illustrer cette fin de phrase « car il ne suit point que ce qui est arrivé arrivera de même » très simplement par l’exemple de l’alternance du jour et de la nuit. En effet, un Homme aura beau voir le soleil se lever chaque jour pendant de nombreuses années, rien ne peux réellement confirmer qu’il se lèvera à nouveau le lendemain. De même, s’il se lève toutes les 24 heures à un endroit, cela ne signifie pas que c’est une vérité universelle car au pôle Nord, ce phénomène n’a pas lieu en 24 heures. Terre et soleil n’étant pas reliés l’un à l’autre, il se peut que l’un des deux éléments disparaisse ou change de forme.

Dans la phrase  » les vérités nécessaires telles qu’on les trouve » Une question à se poser est de savoir si  la vérité n’est pas cette norme, valable pour tous, par laquelle les hommes cherchent à mesurer le degré de validité de leurs croyances et de leurs représentations du réel. La vérité, sans se confondre avec le réel, exprime pourtant ce souci d’un réel sur lequel nous pouvons, en fonction de critères vérifiés, nous accorder et nous entendre.

  • Expliquez :  « Tous les exemples qui confirment une vérité générale, de quelque nombre qu’ils soient, ne suffisent pas pour établir la nécessité universelle de cette même vérité. » (lignes 3 et 4)

Tous les exemples apportés par nos cinq sens qui établissent dans  nos esprits des évidences, n’apportent pas la preuve que cette évidence est nécessairement une vérité exclusive.  Même en nombres infinis, les exemples ne peuvent établir cette vérité universelle.

C’est ainsi que Leibniz démontre que, aussi universelles et intemporelles qu’elles sont, les sciences ne peuvent pas se baser sur des exemples,  car leur théorème et leur application rationnelle est suffisamment véridique pour se passer des exemples en tant que preuve.

Le philosophe met donc une distance entre les sciences et les sens, car ces derniers peuvent être source d’erreur. Cela ne va pas sans rappeler Descartes, qui fondait ses démarches sur la renonciation aux informations des sens pour trouver la vérité.

  • Pourquoi Leibniz précise-t-il : « quoique sans les sens, on ne se serait jamais avisé d’y penser » (ligne 7) ?

La dernière phrase de l’extrait de l’essai de Leibniz  »quoique sans les sens on ne se serait jamais avisé d’y penser  »est particulièrement intéressante car elle montre que les sens sont  toutefois nécessaires à la recherche des connaissances aux yeux de Leibniz, même si cette affirmation représente une concession faite à sa thèse que les sens n’apportent que des vérités particulières.

  • Discutez cette phrase : les sens ne sont-ils pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances ?

Pour répondre à cette question, nous devons tout d’abord rappeler ce que représentent les sens pour l’homme et leur fonction. Les sens semblent être la fonction de notre rapport au monde et à nous-même la plus simple, la plus précoce, la plus universelle : outre que nous semblons la partager avec tous les animaux, elle est présente en nous  au moins dès la naissance.

En effet, les sens sont un moyen de connaissance du monde et c’est même le premier que nous recevons à la naissance.  Ils nous permettent de créer nos repères dans le monde et nous en apportent une certaine connaissance dans la vie quotidienne et ou lors des découvertes de la petite enfance.

Par nos sens, nous  cherchons à  tout connaître. Et si nous n’avions pas ces sens pour nous interroger, comment ferions-nous ?

Cette connaissance empirique est nécessaire, dans l’apprentissage du petit homme parce qu’elle permet de faire des allers et retours entre la théorie et la pratique. Plus tard on dira de ces « allers-retours » qu’ils sont la « Praxis ».

Par ailleurs, les expériences sensibles que nous avons vécues  enfants pourraient-elles influencer ou conditionner notre manière de raisonner ? Les sens et la raison seraient-ils inter-dépendants ? Dans ce cas, d’où viennent les idées ?

Quel est donc le statut des sens dans la perception sensorielle ? En quoi les informations sensorielles sont-elles fiables ? Quelle autre source de connaissance possédons-nous ?

Nous devons ainsi nous interroger  sur les raisons de notre besoin de voir un paysage ou une personne, de regarder attentivement un événement, de sentir les bonnes et les mauvaises odeurs, de toucher tout ce qui passe à notre portée pour mieux en ressentir sous sa main les différentes sensations, de goûter les différentes substances pour mieux en apprécier la composition, d’entendre les différents sons agréables ou nuisibles !

L’apport des sens dans nos connaissances (que pourrions-nous connaître sans eux ?) est primordiale pour tous les philosophes empiristes car ils vont jusqu’à affirmer que toutes nos idées proviennent de nos sens.  Mais cette théorie que Leibniz récuse montre  ses limites  (puis-je vraiment « connaître » quelque chose si je ne compte que sur l’apport de mes sens ?) Ne sont-ils pas limités, pouvant même constituer un « obstacle » à la connaissance ?

On peut dire, de façon simplifiée, que grâce à la sensibilité, le monde paraît se donner de lui-même à nous, se présenter lui-même à nous, voire se rendre présent lui-même en nous, sans que nous n’ayons rien à faire, à la différence des situations où nous nous efforçons de prendre connaissance de lui scientifiquement, d’agir de façon maîtrisée et techniquement sur lui. Mais les sens, comme fonction de l’esprit qui nous met en relation directe avec les réalités du monde considérées comme des objets déterminés et délimités, ne sont, de fait, pas suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances, dans les circonstances les plus générales de la condition humaine.

L’homme est aussi l’être capable d’acquérir toujours plus d’expérience par la mise à l’épreuve précisément des idées premières qu’il peut se faire de lui-même et du monde. L’expérience est donc aussi une manière pour l’homme de penser son rapport au réel à travers les différents domaines par lesquels il peut en élargir et en enrichir le sens.

L’expérience de son côté, est, en un sens, le nom générique que l’on peut donner au réel lui-même, tel que du moins l’homme est en rapport avec lui dès ses premières perceptions et actions sur le monde. Mais l’homme est aussi l’être capable d’acquérir toujours plus d’expérience par la mise à l’épreuve précisément des idées premières qu’il peut se faire de lui-même et du monde. L’expérience est donc aussi une manière pour l’homme de penser son rapport au réel à travers les différents domaines par lesquels il peut en élargir et en enrichir le sens.

Mais Leibniz  défend  la thèse selon laquelle les sens sont nécessaires, mais non acceptables, pour élaborer une connaissance vraie. Il entend ainsi montrer que la vérité dépend d’un raisonnement à même de faire la distinction entre le nécessaire et le contingent des informations sensorielles.

En effet, et afin d’illustrer sa thèse et l’idée de la connaissance prise en un sens large , qui correspond alors à toutes les représentations et idées que nous avons dans l’esprit, indépendamment de leur valeur de vérité, voici un extrait de ces essais : « Et l’on peut dire que celui qui aura vu attentivement plus de portraits de plantes et d’animaux, plus de figures de machines, plus de descriptions ou de représentations de maisons et de forteresses, qui aura lu plus de romans ingénieux, entendu plus de narrations curieuses, celui-là, dis-je, aura plus de connaissances qu’un autre, quand il n’y aurait pas un mot de vérité en tout ce qu’on lui a dépeint ou raconté ; car l’usage qu’il a de se représenter dans l’esprit beaucoup de conceptions ou d’idées expresses et actuelles le rend plus propre à concevoir ce qu’on lui propose, et il est sûr qu’il sera plus instruit, plus rompu et plus capable qu’un autre, qui n’a rien vu ni lu ni entendu, pourvu que dans ces histoires et représentations il ne prenne point pour vrai ce qui n’est point, et que ces impressions ne l’empêchent point d’ailleurs de discerner le réel de l’imaginaire, ou l’existant du possible ».

Ainsi, prise au sens large, la connaissance comprend des degrés et c’est ainsi que la simple opinion peut mériter d’être appelée connaissance , surtout dans les domaines où la connaissance ne peut faire mieux.

Or, les « principes » auxquels fait référence Leibniz dans la phrase : « D’où il paraît que les vérités nécessaires, telles qu’on les trouve dans les mathématiques pures et particulièrement dans l’arithmétique et dans la géométrie, doivent avoir des principes dont la preuve ne dépende point des exemples« , renvoient aux premiers principes mathématiques.  Ils ne sont pas établis par l’expérience des sens mais parce qu’ils s’imposent par eux et sont donc rationnels. Leibniz prend  l’exemple des mathématiques et plus particulièrement de l’arithmétique et de  la géométrie. Cette démonstration assure sa cohérence en partant d’axiomes, terme mathématique synonyme de « principes », et de définitions, terme désignant des propositions universelles, qui permettent l’existence des objets étudiés en mathématiques qui n’ont rien de réel. Ainsi dans la science, il n’est usage que de la raison. La connaissance de vérités nécessaires et universelles n’est donc pas acquise grâce à l’expérience sensible.

N’y a-t-il pas un domaine scientifique dont la rigueur semble bien reposer sur la cohérence interne du discours et non sur l’expérience sensible ? La nécessité de ces vérités s’établit, en effet, par la voie de la démonstration, qui, en mathématiques, consiste à montrer que, si l’on pose une proposition comme vraie, telle autre s’en déduit, c’est-à-dire est vraie à son tour. C’est une nécessité logique, ou mieux purement rationnelle, qui ne doit rien aux exemples. Les exemples (comme un triangle, ou telle autre figure) peuvent guider l’imagination et l’intuition dans la recherche de la proposition vraie, et permettent de confirmer que la proposition géométrique démontrée correspond à ce qu’on peut observer dans le monde, mais non pas qu’elle est nécessaire, c’est-à-dire démontrée.

Pour dépasser les vérités particulières ou éviter les illusions de mes sens, il me faut donc le découvrir à travers les mathématiques pures. Si je suis capable d’appréhender le monde à travers les mathématiques, je serai capable de dépasser les exemples particuliers pour atteindre ce que Leibniz appelle la raison de la physique. Si je suis capable de calculer le mouvement des planètes, je comprendrai que le mouvement du soleil est en fait une interaction entre plusieurs objets célestes. Je découvrirai également que le mouvement est relatif, lié à la position que j’occupe dans l’espace et que la véritable loi qui gouverne les corps célestes, c’est la force qui en est la cause.

Les exemples (comme un triangle, ou telle autre figure) peuvent guider l’imagination et l’intuition dans la recherche de la proposition vraie, et permettent de confirmer que la proposition géométrique démontrée correspond à ce qu’on peut observer dans le monde, mais non pas qu’elle est nécessaire, c’est-à-dire démontrée. Même les premières propositions mathématiques, d’où toutes les autres sont déduites, et que Leibniz nomme ici les « principes » (ce qu’on peut appeler parfois en mathématiques des « axiomes »), ne dépendent pas de l’expérience (les sens et les exemples) pour ce qui est de leur établissement : ils sont posés parce qu’ils s’imposent par eux-mêmes à l’esprit qui ne peut pas les nier sans se contredire, ce qui est la définition même de la nécessité (« ce qui est et qui ne peut pas ne pas être »). Or, précisément, pour Leibniz, les deux principes les plus hauts sont le « principe de non-contradiction » et le « principe de raison suffisante ».

C’est ainsi que Leibniz démontre que, pour être universelles et intemporelles, les sciences ne peuvent pas se baser sur les exemples, qui sont des expériences particulières et personnelles alors que les sciences font appel à la raison. Le philosophe met donc une distance entre les sciences et les sens, car ces derniers peuvent être source d’erreur. Cela ne va pas sans rappeler Descartes, qui fondait ses démarches sur la renonciation aux informations des sens pour trouver la vérité.

 

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Comment analyser et commenter un extrait de Candide ou l’optimisme de Voltaire ?

Candide ou l’optimisme est paru en 1759. Candide est un conte en prose philosophique où Voltaire critique la vision optimiste en réaction envers certains philosophes de l’époque comme Leibniz.

Comment analyser et commenter un extrait de Candide

ou l’optimisme de Voltaire ?

 


Avant de commencer notre analyse de l’extrait de candide ou l’optimisme de Voltaire, nous devons réviser la biographie de Voltaire qui est un dramaturge du 18ème siècle (1694-1778) et un philosophe français qui écrivit contre l’intolérance (voir mon autre article sur Voltaire) . –

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Portrait de Voltaire

Candide ou l’optimisme est paru en 1759. Candide est un conte en prose philosophique où Voltaire critique la vision optimiste en réaction envers certains philosophes de l’époque comme Leibniz.

Recherche des axes : 

Trouver les axes et les sous-axes :

Tout d’abord, vous devez vous demander ce que dénonce Voltaire dans le nègre de Surinam. Autrement dit, à travers la réalité historique,  il veut faire réfléchir son lecteur sur  :

  • L’esclavage en dénonçant ses horreurs et ceux qui en profitent
  • Les procédés employés pour se procurer des esclaves
  • Une atteinte à la liberté
  • La religion chrétienne et ses partisans

Que constatez-vous sur le déroulement des événements en lisant cet  extrait ?

  • Candide et Cacambo rencontrent un nègre au bord d’un chemin, il leur raconte sa misérable vie qui se résume à peu de choses. Ses malheurs sont dus à un commerçant blanc.

Quel est le ton employé :

  • Ironie et humour noir pour nous faire sourire

Quel peut-être la problématique ?

Nous allons évoquer quelques problématiques possibles :

  • Une scène amusante au service de la critique
  • Comment ce texte parvient-il à dénoncer l’esclavage par le rire ?

Voici les informations essentielles qui vous permettront d’écrire une belle introduction et d’avoir vos axes de travail. A vous de jouer maintenant !!


CHAPITRE 19 – CE QUI LEUR ARRIVA À SURINAM, ET COMMENT CANDIDE FIT CONNAISSANCE AVEC MARTIN

     La première journée de nos deux voyageurs fut assez agréable. Ils étaient encouragés par l’idée de se voir possesseur de plus de trésors que l’Asie, l’Europe et l’Afrique n’en pouvaient rassembler. Candide, transporté, écrivit le nom de Cunégonde sur les arbres. À la seconde journée deux de leurs moutons s’enfoncèrent dans des marais, et y furent abîmés avec leurs charges ; deux autres moutons moururent de fatigue quelques jours après ; sept ou huit périrent ensuite de faim dans un désert ; d’autres tombèrent au bout de quelques jours dans des précipices. Enfin, après cent jours de marche, il ne leur resta que deux moutons. Candide dit à Cacambo : « Mon ami, vous voyez comme les richesses de ce monde sont périssables ; il n’y a rien de solide que la vertu et le bonheur de revoir Mlle Cunégonde. — Je l’avoue, dit Cacambo ; mais il nous reste encore deux moutons avec plus de trésors que n’en aura jamais le roi d’Espagne, et je vois de loin une ville que je soupçonne être Surinam, appartenant aux Hollandais. Nous sommes au bout de nos peines et au commencement de notre félicité. »

En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n’ayant plus que la moitié de son habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. « Eh, mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais- tu là, mon ami, dans l’état horrible où je te vois ? — J’attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. — Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t’a traité ainsi ? — Oui, monsieur, dit le nègre, c’est l’usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l’année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons sur la côte de Guinée, elle me disait :  » Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux, tu as l’honneur d’être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère.  » Hélas ! je ne sais pas si j’ai fait leur fortune, mais ils n’ont pas fait la mienne. Les chiens, les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous. Les fétiches hollandais qui m’ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d’Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste ; mais si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germains. Or vous avouerez qu’on ne peut pas en user avec ses parents d’une manière plus horrible.

Extrait du chapitre 19 de Candide ou l’optimiste – le nègre de Surinam de Voltaire


Mais si vous désirez en savoir plus, vous pouvez m’envoyer un message dans le formulaire de contact ci-dessous  !

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