Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, les thèmes développés

Au sortir de la guerre, de Gaulle s’interrogeait : de nos jours, le machinisme domine l’univers. De là s’élève le grand débat du siècle : la classe ouvrière sera-t-elle victime ou bénéficiaire du progrès mécanique en cours ?

Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, les thèmes développés.


Les thèmes développés par L.F Céline sont de plusieurs ordres.

La plupart de ces thèmes sont toujours d’actualité comme nous pouvons le constater ci-dessous : le machinisme, le colonialisme, le taylorisme, l’interrogation sur la place de l’Homme au sein de l’économie ou la rugosité d’un système social qui broie et avilit les couches inférieures.


Au sortir de la guerre, De Gaulle s’interrogeait : de nos jours, le machinisme domine l’univers. De là s’élève le grand débat du siècle : la classe ouvrière sera-t-elle victime ou bénéficiaire du progrès mécanique en cours ?

La parcellisation du travail due à l’application du taylorisme vidait un certain nombre de métiers de leur sens, entraînant une véritable crise d’identité.

De nos jours, les nouvelles technologies de communication ont à nouveau révolutionné le monde du travail de sorte que la question du Général reste d’actualité.

De plus, la tyrannie de l’objectif à atteindre au sein des entreprises, l’éloge de la flexibilité et la menace de la précarité renforcent l’interrogation sur la place de l’Homme au sein de l’économie.

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Louis Ferdinand Destouches

La voix dissidente de nombreux artistes dont Louis Ferdinand Céline s’est élevé pour éveiller les consciences.

Comment a-t fait-elle perdurer les valeurs humanistes ?

Il convient ici d’observer que les oeuvres de L.F Céline sont celles d‘un auteur soucieux de nous exposer le monde. Ce souci est celui d’un homme qui s’est heurté au fracas de la civilisation et ne pense qu’à la retranscrire. La société mutait en permanence, s’avilissait sans cesse et ces oeuvres en étaient le compte-rendu.

Ainsi à l’image de Montaigne, Céline usait de la satire afin de faire émerger de son récit autant de réflexions sur l’Homme en mettant en scène un narrateur doté d’un sens aigu de l’observation et de la satire comme dans « Des coches ».

Il s’agit là d’une dimension didactique qui révèle la fonction essentielle de ces romans, celle de dévoiler. La part personnelle liée aux expériences de Bardamu (voyage au bout de la nuit) rencontre une part plus universelle, celle des considérations générales et philosophiques qu’il expose.

L.F Céline retranscrit le poids de la hiérarchie, accablante et humiliante. A travers différentes expériences, Bardamu constate les disparités existantes entre les groupes sociaux illustrant la rigidité, voire la rugosité d’un système social qui broie et avilit les couches inférieures de cette organisation comme les dominants.

C’est le cas lors de son séjour en Afrique où comme nous l’avons rappelé l’organisation coloniale est une transposition du système social occidental avec le directeur de la compagnie et le Gouverneur placés en haut de la pyramide sociale intégrant à sa base les marginaux comme Bardamu, Robinson et les indigènes.

C’est le cas également à Détroit lorsque Bardamu travaille à l’usine dans des conditions épouvantables. Partout règne la misère et partout il est face à des supérieurs méprisants, avilis en Afrique: « Ce ne fut pas une réception enchantée qu’il me réserva le Directeur ».

Ce maniaque-il faut l’appeler par son nom habitait non loin du Gouvernement ou encore plus tard au moment de la visite médicale chez Ford lorsque le médecin lui précise: « Nous n’avons pas besoin d’imaginatifs dans notre usine. C’est de chimpanzés dont nous avons besoin…».

Pour autant il semble que chez Céline, ce soit bien la nature invariante de l’homme, ses instincts qui sont à mettre en cause et non le conditionnement qu’il subirait de la part de tel ou tel groupe social, ainsi dans les colonies, certains noirs dépourvus de tout sentiment de classe s’affranchissent de leur base et en cela entérinent la cruauté d’un système fondé sur l’exploitation: « Mais les plus dégourdis, les plus contaminés, devenaient des commis de magasin.

En boutique, on les reconnaissait les commis nègres à ce qu’ils engueulaient passionnément les autres Noirs. ».

Ce dernier point permet à Céline d’accentuer la pesanteur d’un système pernicieux et pourtant inaliénable tant ses fruits viciés répondent aux bas instincts de l’homme.


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