Être écrivaine !

Être auteure d’écrits ou écrivaine est un métier jonché d’épines.

Pour preuve, les difficultés des nombreux écrivains dont je ne citerai que quelques noms célèbres.

En effet, beaucoup d’entre eux, au fil des siècles, finirent leur vie dans la misère. Sans tous pouvoir les citer, Corneille est décédé en 1684 avec quelques embarras financiers et dans l’oubli, Balzac est mort d’épuisement et couvert de dettes et Baudelaire est parti sans avoir été reconnu de son vivant, en croulant lui aussi sous les dettes.

Certains d’entre eux furent obligés de voir leurs œuvres publiées à compte d’auteur. C’est le cas des « Poèmes saturniens » de Verlaine qui de plus sont passés inaperçus. « À la recherche du temps perdu » de Proust fut refusé par toutes les maisons d’édition, car c’était trop long et « Voyage au bout de la nuit » fut également refusé, car les propos tenus dans le roman ne plaisaient pas.

Puis il y a ceux qui sont devenus dépressifs ou suicidaires comme Maupassant et Antonin Artaud qui furent internés jusqu’à la fin de leur vie, V. Woolf, Romain Gary, et E. Hemingway ont connu une issue tragique, mais choisie par eux.

Pourquoi je prends la peine de condenser ces informations ici ?

Une personne qui se met à écrire, quelles que soient ses motivations et la qualité de son travail se met à nu, surtout si elle compte faire publier ses écrits. Nous l’avons vu, ce n’est pas pour l’argent qu’elle fait ça, sinon elle aurait choisi une autre voie.  

Si elle choisit l’autoédition, ce peut être par choix, car elle préfère gérer son activité toute seule. Ses écrits n’ont pas toujours été refusés par les éditeurs contrairement aux croyances de certains.

Cet écrivain fait tout tout seul, ou presque s’il a des amis ou de la famille qui le soutient. Il ne profite pas du suivi, du contrôle et des corrections sur le fond et sur la forme des éditeurs qui connaissent les ficèles pour vendre : un peu d’amour, un peu de drame, une enquête policière, des personnages attachants…

Quand enfin, il a réussi à mettre le mot fin sur son manuscrit, en ayant pris le soin de le préparer comme un véritable éditeur, il doit en faire sa promotion et ça, c’est l’enfer !

Il réussit enfin à trouver des lecteurs, quelle chance. Ben non ! On peut lui tomber dessus à tout moment avec des paroles, des critiques ou des chroniques assassines pour une coquille, une virgule en plus ou en moins ou encore une fin qui ne correspond pas à celle attendue.

Je le redis, écrire, c’est puiser dans ses ressources intérieures, c’est payer en bel or fin les belles choses de la vie, dixit A. Daudet, alors respectons, aidons, soutenons, et achetons les écrits de tous les auteurs, qu’ils soient connus ou non.

Béatrice